mardi 13 juin 2017

Marion FILLANCQ

  "Son savoir faire dans la taille des matériaux choisis, sont constamment mis à l’épreuve, questionnés par une intelligence en action. Ce qui est beau, dans cette démarche, outre les résultats, c’est le calme avec lequel la recherche intellectuelle –qui ne peut pas se passer de certains matériaux - progresse à la façon déjà presque souveraine de quelqu’un qui marche d’un bon pas. (…) Une pensée qui ne se pense qu’à travers ses matériaux. Le voisinage (…) de la taille brute appliquée à un objet qui sera forcément perçu comme luxueux, gratuit et dispendieux, dévoilent la violence d’une pensée en lutte avec elle-même. Une pensée à la recherche d’une synthèse dans l’œuvre à accomplir, œuvre grâce à laquelle elle pourra se comprendre et aller plus loin. 

Pour Marion Fillancq l’art est nécessaire. Il est urgent pour elle que la beauté advienne et soit. Et comme l’artiste la conteste, la beauté créée s’enrichit d’une sorte de vigueur et d’insolence -il y a un jeu de lames et de couteaux dans les objets que l’artiste trame de créer ou ceux auxquels elle a donné naissance. Mais parce qu’elle est entièrement artiste, la beauté l’emporte à chaque fois dans ce combat sans merci, et s’enrichit d’être contestée. Par le fait même d’être mise en question. Par cette taille et cette entaille que la pensée fait à l’œuvre qu’elle-même élabore, lui enlevant le défaut de complaisance et nous la rendant nue." 

Miguel Angel Sevilla, poète et écrivain.





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